Le Crave à bec rouge :
C’est un oiseau caractéristique des falaises ouessantines à peine plus petit qu’une corneille. Son plumage est entièrement noir, seuls les pattes et le bec sont rouge vermillon. En vol, son cri strident le rend facilement reconnaissable. Le crave se nourrit uniquement d’insectes prélevés dans les pelouses et landes rases. Il niche dans des cavités de falaises. Pour ces deux raisons, on ne le trouve en France qu’en montagne (Alpes, Pyrénées et Massif central) et localement en Bretagne (Ouessant, Corsen, Crozon, le Cap Sizun et Belle île). Avec 13 des 50 couples de la population bretonne, Ouessant est un des bastions du Crave en Bretagne. L’île a ainsi une responsabilité dans le maintien de cette espèce. La plupart des populations européennes sont réduites et ont subi un fort déclin au cours du XXème siècle. La régression en Manche-Atlantique est particulièrement spectaculaire : A cette période, le crave a ainsi disparu de la côte Est de l’Irlande, de toutes les côtes britanniques de la Manche de la Cornouaille britannique (dernière reproduction en 1947 aux îles Scilly), des falaises du Cotentin, de la Hague, des îles Anglo-normandes, des îles de Groix et d’Houat.
La diminution du pâturage côtier et l’enfrichement des milieux littoraux qui a suivi, sont considérés comme les causes de ce déclin.
Une autre menace est liée au tourisme. Par un effet direct, ils induisent sur certains secteurs un fort dérangement des oiseaux en alimentation. A Ouessant, en été les promeneurs dérangent les craves sur près de 97% de leur territoire, occasionnant sur la journée une réduction importante de leur temps d’alimentation. Hors cette période est particulièrement critique puisque les jeunes craves quittent leurs parents pour tenter de se débrouiller seuls. Ce dérangement est aujourd’hui considéré comme la cause majeure de la forte mortalité des jeunes durant l’été.
Pour mieux comprendre la biologie de cette espèce emblématique, une étude de baguage a été lancée depuis 1998 à Ouessant avec l’appui du Muséum National d’Histoire Naturelle. Les Craves à bec rouge bagués sont munis d’une bague métallique avec un code gravé sur la patte gauche et de bagues en plastique de couleur (une sur la patte gauche et deux sur la patte droite) ils peuvent ainsi être suivis à l’aide de jumelles ou longue vue sans être dérangés. Vous pouvez participer à ce suivi : lorsque vous observez un Crave bagué, notez les couleurs observées en précisant la position de la bague (haut / bas) et la patte (droite ou gauche) sur laquelle elle se trouve. Vous pouvez me transmettre vos observations par mail à : kerbiriou@mnhn.fr
Nous vous enverrons en retour l’histoire des craves auxquelles elles correspondent...
Un lien sur l’étude : http://www2.mnhn.fr/cersp/spip.php?rubrique81
Christian Kerbiriou
Catégorie LES ESPECES & LES ETUDES - SPECIES & STUDIES.
Dernière mise à jour le mercredi 10 décembre 2008
Publié le jeudi 18 août 2005 par Aurelien